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PRINTEMPS DES POETES DES AFRIQUES ET D'AILLEURS
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29 mai 2016

Anthologie de la poésie guyanaise d' expression française de René Ngaléga et Sylviane Beaufort

Anthologie de la poésie guyanaise francophone de René Ngaléga et Sylviane Beaufort,un panorama quasi exhaustif                                                    

 

                                      Par Thierry Sinda

 

Anthologie poésie guyanaise René Ngaléga

 

Plus qu’une anthologie (étymologiquement les « meilleures fleurs ») l’Anthologie de la poésie guyanaise d’expression française de René Maran aux années 2010 est un panorama quasi exhaustif de la création poétique guyanaise  de René Maran –  et même un peu avant avec le mulâtre Thomas Urbain –   à nos jours. Son auteur René Ngaléga est  un universitaire ivoirien qui a fait souche en Guyane. Il est épaulé dans son œuvre titanesque par la poétesse guyanaise Sylviane Beaufort. René Ngaléga s’inscrit à la suite du poète et anthologiste guyanais Christian Rollé, lequel dans les années 70, –  au moment de l’affirmation des littératures nationales et régionales, –  produit un article novateur « Poésie guyanaise d’expression française et génération » (Présence francophone, Sherbrooke, 1974), avant de nous livrer l’anthologie pionnière intitulée Littérature guyanaise d’expression française, poésie (Désormeaux, 1985). Tout comme Christian Rollé, René Ngaléga a pour critère de sélection tant les poètes guyanais de souche – si tant est que cela existe –  que les poètes  guyanisés  qui ont été imbibés de guyanitude lors de leur(s) séjour(s) en immersion guyanaise. C’est ainsi que l’on découvrira avec bonheur l’œuvre poétique de Jean Galmot, l’aventurier comme l’a baptisé le cinéaste Alain Maline.

Ngaléga a pris le parti de faire une présentation chronologique autour d’auteur(s) majeur(s) pour une période donnée. C’est ainsi que l’on a quatre parties : les précurseurs (15 pages) ; La période René Maran (1900 à 1936, 25 pages) ; la période Léon Gontran Damas (1937 à 1981, 102 pages) ; et la période René Rollé/ Raoul-Philippe Danaho / Elie Stephenson (1982 à 2010, 331 pages).Sa classification, comme il le signale lui-même dans sa préface, peut porter à discussion. Même si nous pensons qu’elle est appropriée  pour rendre compte méthodiquement des grandes étapes de la poésie guyanaise ; nous noterons cependant que curieusement Elie Stephenson est le seul poète appartenant à deux périodes, et en outre que Raoul-Philippe Danaho, qui a écrit des poèmes depuis les années 50 (même s’il publie dans les années 80) appartient davantage à la période de Damas.

Ngaléga et Beaufort ont écumé, pendant plusieurs années, les archives départementales de la Guyane, les bibliothèques publiques et privées tout en rencontrant un grand nombre de personnes référentes telles que la poétesse Eugénie Rézaire (présidente-fondatrice de Les amis de Damas), le professeur Monique Blérald (chef du département langue et sciences humaines à l’Université de Guyane) ou Gisèle Ducreux et Marie-Gabrielle Ferraty (de l’ Association des auteurs Guyanais). Cela les amène à nous présenter près de deux cents poètes guyanais dont la majeure partie sont peu connus voire inconnus tant en France métropolitaine qu’en Guyane. Il faut dire que les auteurs qui s’affirment ou font une carrière en poésie ne sont guère légion. C’est ainsi que l’on découvrira avec surprise la poésie de la femme politique Christiane Taubira ou de l’actrice-metteur en scène Lima Fabien. Rares sont de nos jours les poètes qui, à l’image de Marie-France Danaho, s’octroient une visibilité par l’ampleur de leur œuvre publiée en Métropole chez des éditeurs comptant dans le domaine.

Citons à présent : des vers délicieux : « Le jour c’est moi / Lumière chaleur / La nuit c’est toi / Ombre et fraîcheur. » (Nicole Dolan) ; des vers d’amour : « Chemin de mon cœur, raviné de larmes / Je te parcours / En écrivant mon histoire d’amour » (Lyne-Marie Stanley) ; des vers de désespoir : « Plus rien / Plus de rage / Plus de dégoût / Plus d’eau à déverser / Plus de paroles à donner / Plus rien » (Lima Fabien) ; des vers environnementaux : «  Je ne bois plus le cachiri / Mais du coca et de la bière / je ne peux plus aller à la pêche avec mon père / Il y a du mercure dans l’eau du fleuve / El les poissons sont désormais dangereux pour la santé » (Lyne-Marie Stanley).

 

Cet hymne à la Guyane et à la poésie guyanaise présente des intérêts esthétiques, sociétaux et historiques. L’anthologie de Ngaléga et Beaufort est un outil de plaisir pour les amoureux de la poésie, et un ouvrage de référence pour les étudiants et chercheurs.

CRITIQUE A PARAÎTRE PROCHAINEMENT DANS UN MAGAZINE 

Anthologie de la poésie guyanaise d’expression française, de René Maran aux années 2010 par René Ngaléga et Sylviane Beaufort (Editions Riveneuve, Paris, mai 2016, 516 pages)

 ADDITIF

Publié dans Francophonie Actualités juin, juillet, août 2016

Anthologie_Guyanaise_Ren__Ngal_ga_et_Sylviane_Beaufort_par_Thierry_Sinda_in_Francophonie_Actualit_s_juillet__ao_t__septembre_2016     

 

Anthologie_Guyanaise_Ren__Ngal_ga_et_Sylviane_Beaufort_par_Thierry_Sinda_in_Francophonie_Actualit_s_juillet__ao_t__septembre_2016    

 

Anthologie Guyanaise René Ngaléga et Sylviane Beaufort par Thierry Sinda in Francophonie Actualités juillet, août, septembre 2016

 

 

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